Que l'on ne s'y trompe pas : le Chemin de Fer inventé par l'homme pour l'homme, provoque chez ce dernier des troubles pouvant s’apparenter à la dépendance.

Cependant ce virus ne semble pas, dans le temps, s'avérer dangereux pour la santé du ferro-positif (excusez du peu). Néanmoins, il peut occasionner dans un couple une pathologie douce et susceptible d'être à l'origine de divergences de point de vue chez de nombreux sujets. Chacun apportera sa médication, son traitement ou ses soins dosés et affinés de façon à éviter toutes formes d'allergie transmissible chez le conjoint. Par contre la contagion n'est pas à craindre; quoique ce serait peut-être, dans ce cas-là, une réaction pouvant entraîner un effet pervers de saturation.

Toutefois dans ce milieu on distingue plusieurs groupes et sous-groupes de ferroviphilie, tel que : les vaporistes inconditionnels, voyant de la fumée de charbon et de la vapeur partout, en grandeur réelle ou modèle réduit; les fervents des petites échelles de reproduction avec écartements divers : on les rencontre en tout lieu; les amateurs du train touristique n'hésitant pas à se tromper volontairement de nationale lors d'un périple familial, afin de passer devant un de ces trains. Ils jouent alors la carte de l'étonnement et bien sûr le voyage en C.F. s'impose; on ne sera pas venu pour rien ! Mais quel bonheur de découvrir ce "tacot" d'autrefois animé par une poignée de bénévoles plus ou moins atteints (voir plus haut). N'est-ce pas là le sommet, le nec-plus-ultra de cet obsessionnel besoin de faire rouler une vraie loco tirant de vrais wagons sur de vrais rails ? Là encore il y a des sous-groupes : les amateurs de voie normale et les amateurs de voie étroite. J'arrête là cette énumération car, vous le savez, il existe bien d'autres cas qui se manifestent par des symptômes différents, certains se reconnaîtront au passage.

A tout hasard et très objectivement, afin de prévenir certains excès générateurs des effets déjà cités, je donne sous le couvert du secret, une recette relevant d'un traitement homéopathique : prendre un séjour de vacances dans une gare désaffectée (vous aurez l'embarras du choix) choisie à proximité d'un circuit en voie étroite de préférence est, parait-il, euphorisant. En ajoutant à cela une dose de lecture de votre revue préférée (NdlR : Voie Etroite , bien sur !), cela devient alors véritablement de la passion.

Quant à moi, je souffre normalement, sans crise aiguë, cependant j'avoue humblement être multi-ferro-positif. Est-ce grave Docteur ?

Réponse : INCURABLE !

L'APPEVA et la rédaction de Voie Etroite vous présentent leur meilleur voeux pour l'année 1998, vous la souhaitant ferroviaire et pleine de réussite.