La convention pour l'avenir signée fin août entre le C.F. du Vivarais et le Département de l'Ardèche, destinée à rechercher le financement de 36 MF d'investissements nécessaires à la remise à niveau du réseau, est l'occasion de rappeler à tous qu'un chemin de fer touristique nécessite un engagement humain et financier important sans autre contrepartie que le plaisir de sauvegarder un patrimoine abandonné pour non-rentabilité. S'agissant ici d'une des exploitations les plus anciennes et les plus fréquentées, bénéficiant depuis toujours de l'appui des collectivités et d'une équipe efficace et responsable, cette situation devrait servir de référence aux élus et aux bénévoles tentés par "l'aventure créatrice".

En effet, quelques kilomètres de voie abandonnée, et deux ou trois véhicules à bout de souffle ne peuvent constituer de nos jours un réseau d'avenir, et les "guides de l'été" nous confirment chaque année la disparition d'exploitations éphémères, principalement en voie normale, qui renaissent parfois ailleurs en sollicitant d'autres collectivités locales... pour des études de faisabilité ?

Incitant régulièrement nos lecteurs à "sauter le pas" en rejoignant les équipes en place, nous sommes beaucoup plus réservés lorsqu'on nous interroge sur l'avenir de tel ou tel projet, même si la demande provient d'un quelconque "cabinet conseil" mandaté et rémunéré par les collectivités ; ou encore lorsque les dirigeants d'une ligne à voie étroite, aux structures "semi-professionnelles" ayant mis les wagons devant la locomotive ou le commercial avant la technique, crient au secours pour une prêt de matériel en rendant responsable ceux qui ne pourront répondre à leur demande !? Heureusement les échanges d'adresse, de conseils, ou même de main d'oeuvre, entre les exploitants de réseaux existants sont beaucoup plus amicaux et fructueux. Réjouissons-nous donc qu'une collectivité comme le Conseil Général de l'Ardèche (département n'ayant plus aucune ligne voyageurs de service public) s'implique à ce point dans l'avenir d'une ligne ferroviaire touristique initiée par des amateurs à la fin des années 60, alors que le Conseil Régional de Picardie, après avoir suspendu (provisoirement ? Nous l'espérons !) son aide au P'tit train de la Haute Somme, finance les études d'une nouvelle ligne touristique à voie normale en projet dans l'Oise.

Plus que jamais regroupons nos talents... et nos énergies !