Editorial Voie Etroite N°185
Août-Septembre 2001
Merci les "copains" !
Dans le numéro 183 de Voie Etroite, nous vous faisions part de " La vente du siècle " ayant eu lieu début Mars. Les acquéreurs ayant maintenant pris possession de leur bien, ils vont pouvoir en disposer afin de le remettre en état de fonctionnement ou de présentation, à moins qu'ils choisissent de le remettre au fond d'un hangar... en attendant la prochaine vente ! Nous devrions de toute évidence voir quelques-uns de ces véhicules circuler de nouveau d'ici quelques temps. Toutefois un problème sérieux se posera pour certains d'entre eux : les pièces manquantes. Certes les véhicules n'étaient pas tous complets lors de la vente, les pièces détachées de "première nécessité" (injecteurs, graisseurs, etc...) avaient, pour certaines, été démontées depuis bien longtemps. Le plus ennuyeux est sans aucun doute les pièces qui étaient présentes le jour de la vente et qui, miraculeusement, avaient disparues lorsque leur nouvel acquéreur est venu en prendre livraison. On n'ose pas imaginer que ce soit l'oeuvre de promeneurs non-ferroviphiles, le matériel était sur les lieux depuis plusieurs années, et même les voisins proches en ignoraient l'existence.
Force est donc de constater que certains se sont permis lors du chargement de leur matériel, "d'aider" les autres en les débarrassant de quelques accessoires encombrants. Voilà qui fait de la pièce détachée d'origine à bon prix, ce qui est toujours utile lorsque l'on souhaite remettre une locomotive à vapeur ou un locotracteur en service. Ce qui, vous le comprendrez, n'aidera pas ceux à qui l'on a subtilisé ces pièces et qui désiraient probablement remettre leur véhicule en service.
Les propriétaires lésés se voient donc dans l'obligation d'aller à la chasse aux pièces, ou de négocier la fabrication d'une copie voire d'une pièce neuve. Le surcoût engendré pour la remise en service ne sera donc pas négligeable ; je vous laisse imaginer le prix de fabrication d'une chapelle d'introduction Decauville neuve, par exemple. Mais peut-être seront-ils sauvés par des amateurs "bien intentionnés" qui leur revendront des pièces à "bon prix" !
Le tableau peut paraître bien sombre, mais il relate seulement l'état d'esprit de certains "amateurs" qui font énormément de tort aux vrais passionnés qui placent au second plan l'aspect financier ; ce qui est, j'ose le croire, la ligne de conduite de toutes nos associations de sauvegarde à but non lucratif.
David BLONDIN, Rédacteur en Chef