Alors qu’au matin du 3 avril dernier, nous étions quelques-uns à avoir délaissé nos locomotives à vapeur pour assister à “l’événement”* largement médiatisé depuis quelques jours ; sur place, nous avons pu mesurer combien le chemin de fer pouvait encore passionner, au fur et à mesure de l’arrivée de la foule aux abords du PK 193. Comme au tour de France en attendant les coureurs, les conversations vont “bon train” entre les amateurs que nous sommes, avec les infos les plus diverses collectées par chacun ici et là... mais également sur Internet, via les forums à caractère ferroviaire.

Parmi les nombreux curieux arrivant aux abords de la clôture protégeant la LGV, certains n’ont pas hésité à apporter glacière et sièges camping confirmant notre première impression : le grand public est là, comme dans chaque gare où un train à vapeur s’arrête lors des quelques spéciaux admis à circuler par la SNCF et RFF. “Et le train devient spectacle” comme dirait notre excellent confrère Objectif-Rail ! Aujourd’hui, ça tombe bien puisqu’il n’est pas question de remplir les caisses, mais plutôt de faire la démonstration du haut niveau technologique atteint par le chemin de fer du 21e siècle.

Pour nos exploitations et circulations historiques, le problème est tout autre ; afin d‘assurer le spectacle nous devons remplir nos trains pour couvrir nos frais d’exploitation et permettre l’entretien du matériel. Avec l’augmentation des tarifs SNCF/RFF, les frais engendrés par la nouvelle réglementation et le vieillissement du matériel nécessitant le remplacement d’éléments importants (essieux, chaudière, etc.), cela ne risque pas de s’arranger, financièrement parlant. Il devient donc important d’attirer ce grand public qui aime le train, dans nos convois pendant ses loisirs : même à 30 km/h, le chemin de fer historique se doit de battre des records tous les jours !