Editorial Voie Etroite N°227
Août-Septembre 2008
Patrimoine, quand tu nous tiens...
Nos grands-parents et parents ont préservé du matériel ferroviaire, promis à la destruction sans leur intervention. Évidemment, beaucoup a été découpé et certaines rivalités de l'époque ont contribué à en abandonner à leur triste sort… Néanmoins, sans ces précurseurs, le ministère de la Culture n'aurait rien eu à classer monument historique ! Les rangs de ces pionniers s'éclaircissent et les générations suivantes doivent maintenant s'en montrer dignes. Les “forces vives” doivent donc assurer la gestion de ce patrimoine au quotidien afin de le transmettre aux générations futures.
Aujourd'hui, les passionnés responsables sont obligés de se démener sans compter pour trouver les financements nécessaires à cette sauvegarde. Avec un budget au ministère de la Culture de plus en plus restreint, nos projets de restauration sont particulièrement altérés ; d'autant que les bénévoles sont souvent trop peu nombreux pour finir les travaux aux dates souhaitées ou imposées… Enfin, comme ce patrimoine ferroviaire doit vivre pour survivre, il faut une infrastructure ad hoc, ajoutant de nouvelles contraintes aux missions des mêmes passionnés responsables. Néanmoins, des chemins de fer naissent (trop peu nombreux), d'autres disparaissent et certains sont dans des situations très délicates (voir l'actualité) ; rien n'est jamais acquis ! Mais le matériel préservé mérite forcément mieux que la poussière d'un musée statique ! Si la tâche est noble de transmettre notre patrimoine ferroviaire en état de marche aux générations futures, il faut rendre hommage à l'abnégation des amateurs qui oeuvrent chaque jour par passion pour la collectivité… même si celle-ci manque de plus en plus à ses obligations !
Gilles Couléard