Editorial Voie Etroite N°232
Juin-Juillet 2009
Sortir du tunnel…
Dans VE 227, nous vous parlions de la “triste différence” entre les circulations de locomotives à vapeur à voie normale en France et en Angleterre. Recevant régulièrement des photos des nombreuses circulations réalisées outre-Manche, nous ne pouvons nous empêcher de revenir sur le sujet. La récente Fête de la Vapeur organisée en Baie de Somme, qui fut une réussite, a démontré de nouveau combien il est difficile d’organiser des circulations de trains spéciaux vapeur sur le réseau RFF. Sans parler des aléas propres à tout matériel ancien qui ont amené à avoir une seule locomotive sur les trois espérées, on notera que la situation n’a guère évoluée, alors qu’il y a quelques années encore, on nous promettait une amélioration des conditions de circulation. Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, il faut toujours débourser des sommes astronomiques pour organiser une circulation, que les autorisations sont difficilement obtenues. Alors organiser un train spécial devient un pari risqué pour les associations. Si le train n’est pas suffisamment rempli, il faudra peut-être annuler. Si on roule moins, les subventions risquent de baisser. Garder les compétences des équipes demande de la pratique. Comment attirer de nouveaux bénévoles, des jeunes si possible, dans ces conditions ? La situation à ce sujet devient d’ailleurs critique dans certaines associations. Bref, la vapeur sur le réseau national n’est pas au mieux de sa forme. Même si certains osent encore se lancer dans la remise en service d’une locomotive, il faut admettre que ce n’est pas la gloire. Que pouvez-vous y faire ? Eh bien tout simplement, commencer par remplir ces trains. Les prendre en photos depuis votre auto fait de beaux souvenirs, mais quand tout le monde sera au bord de la route, qui paiera son billet ? Poursuivons ce raisonnement… Ne serait-il pas logique que profitant du spectacle vous participiez quand même au financement de la circulation en question ? Les dons sont aussi une forme de financement, pensez-y ! On a rien sans rien…
David Blondin