Editorial Voie Etroite N°237
Avril-Mai 2010
Une nécessaire évolution
L’hiver fut rude. Et à ce jour, il peine à laisser place au printemps que nous attendons tous, synonyme du redémarrage de l’exploitation des chemins de fer touristiques.
Les conditions météorologiques auront sur certains réseaux un peu perturbé le programme des travaux extérieurs notamment sur la voie. Quand le sol gèle sur 10cm, que le ballast fait bloc, pas facile de travailler.
A l’atelier, on a parfois recours à un chauffage d’appoint afin d’apporter quelques degrés supplémentaires et retrouver la toute relative dextérité de ses dix doigts. Hormis les nécessaires travaux d’entretien sur le matériel en service, quelques réseaux se lancent dans des réalisations plus conséquentes, allant jusqu’à la construction de matériel neuf. Car bien qu’historiques, nos réseaux doivent répondrent à des normes de sécurité désormais précises et le matériel ancien montre parfois ses limites. Il faut bien sûr préserver ce matériel, mais quelques adaptations sont parfois nécessaires. S’agissant de travaux de serrurerie ou de menuiserie, rien n’est irréversible, et la préservation ne s’en trouve pas pour autant compromise. Parfois il vaudra mieux construire du neuf ou acquérir du matériel de construction récente, s’assurant ainsi un confort accru et une maintenance moins onéreuse, et réserver l’utilisation de matériel historique à des occasions particulières. Car il faut bien admettre que même si le ferrovipathe crie au massacre historico-ferro-préservationiste, le plaisir du voyageur lambda ne perdra rien à voyager dans une voiture voyageurs des années 1960, plutôt que dans une fragile voiture-salon de 1890 ; le paysage sera le même.
Cette évolution est nécessaire et fait partie des concessions à faire pour que nos réseaux subsistent, vivent et permettent, à côté du matériel utilisé au quotidien, de sauvegarder et restaurer le matériel historique qui nous passionne tous.
David Blondin