Editorial Voie Etroite N°244

Juin-Juillet 2011

Bricolage du week-end…

En parcourant les pages de Voie Etroite ou en visitant les chemins de fer touristiques français, il est une chose que l’on peut noter de plus en plus souvent : c’est la qualité des travaux de restauration ou de construction des matériels ferroviaires.

Si dans les années 70 ou 80, on pouvait se contenter d’un peu de bricolage, de système D ou d’approximation, on constate aujourd’hui que le professionnalisme a pris le dessus chez les bénévoles. On bricolait, au sens noble du terme (un bon bricoleur, ça se respecte), parce qu’on n’avait pas les moyens financiers ou techniques de faire autrement. Il fallait que ça fonctionne et les miracles étaient légions dans ce domaine ! Et c’est bien grâce à la débrouillardise et à l’inventivité des bénévoles que certains véhicules ont pu être sauvegardés.

Aujourd’hui, du fait d’une certaine maturité des associations, de la présence de quelques bénévoles ayant de réelles compétences techniques, de moyens financiers devenus moins précaires et surtout du fait d’une obligation d’avoir du matériel roulant répondant aux normes désormais en vigueur, le bricolage a laissé place à une démarche quasi-professionnelle.
De plus en plus souvent on fabrique une pièce neuve plutôt que de tenter la récupération d’une pièce à bout de souffle, on adopte des solutions techniques nouvelles, car c’est parfois la seule option pour conserver le matériel roulant en état de marche. Et cela peut se faire sans polémique, même sur du matériel ancien ou classé, du moment que les pièces historiques sont préservées et le retour en arrière toujours envisageable. Quand la chose est possible, on privilégiera bien évidemment une reconstruction à l’identique avec les techniques anciennes. Ce qui demande d’ailleurs plus de savoir faire et de moyens financiers.
La qualité du travail est parfois bien supérieure à ce qu’une société aurait pu fournir, car le bénévole travaille avec passion et ne compte pas ses heures. Certaines réalisations seraient tout simplement impossibles s’il fallait payer la totalité des travaux.

Il faut donc une fois de plus, et on ne le fera jamais assez, rendre hommage à tous ces bénévoles qui travaillent avec passion depuis 10, 20, 30 ou 40 ans, et dont le travail est trop souvent méconnu du grand public.

David Blondin

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