Editorial Voie Etroite N°258
Octobre - Novembre 2013
Allons enfants !
Le sujet n'est pas nouveau… Il est même récurrent ! Comment, dans nos associations pour la plupart créées dans les années 1970 ou 80, attirer et conserver les jeunes amateurs ferroviaires ?
Car, dans certaines associations, la moyenne d'âge des bénévoles, dont beaucoup sont présents depuis les débuts (de vrais passionnés qui ont surmonté tous les aléas associatifs !), présente une courbe croissante qui devient problématique, si ce n'est inquiétante dans certains cas.
Fort heureusement, les volontaires qui franchissent le pas et deviennent des nouveaux bénévoles ne sont pas tous des quadras en recherche d'une activité du dimanche ou de jeunes retraités enfin disponibles. Malgré la multitude de loisirs virtuels (PC, tablettes et autres consoles) qui finissent par occuper un temps considérable, de jeunes passionnés rejoignent les associations de préservation pour des activités plus concrètes et physiques. Et on peut déjà se réjouir qu'à l'heure du virtuel et du chacun pour soi, des activités collectives, de surcroît fatigantes et salissantes, comme les travaux de voie ou la chauffe d'une loco vapeur attirent encore les jeunes du 21e siècle.
Mais les attirer au sein d'une association n'est qu'un premier pas. Encore faut-il les conserver, les faire évoluer dans la structure, susciter leur intérêt…
Il faut donc prêter attention à leurs désirs, à leurs envies, rendre les activités intéressantes et didactiques plutôt que d'accumuler les corvées rébarbatives. Tout en restant bien évidemment dans le sérieux exigé par une exploitation ferroviaire, qu'il faut absolument inculquer.
Bien sûr quelques-uns partiront parce que l'activité ne répond pas à leur attente ou rebutés par trop de contraintes, à cause d'études ou de premier emploi éloignés, de la rencontre d'une compagne (ou d'un compagnon) pas attiré par la mécanique ou la pelle à charbon… On ne peut rien contre le cours naturel de la vie. Mais pour ceux qui s'accrochent, il faut absolument veiller à ce que cet intérêt ne baisse pas. Pour qu'ils puissent un jour, à leur tour, faire partie des “anciens” et accueillir les jeunes arrivants : la survie de nos activités en dépend.
David Blondin