Editorial Voie Etroite N°264
Octobre - Novembre 2014
Renaissance
Chaque remise en service d'une locomotive à vapeur demande plusieurs milliers d'heures de travail, plusieurs dizaines de milliers d'euros et beaucoup de patience, réunis grâce à la passion qui nous anime tous. Malgré les problèmes à résoudre (administratifs, financiers, techniques) pour mener à bien une telle rénovation, nous mettons tout en œuvre pour que notre loco reprenne vie et il n'y a pas de mot qui puisse réellement définir ce que nous ressentons lors du premier allumage et du premier tour de roues. Émerveillement pour les plus jeunes, qui ne l'ont jamais vue en chauffe, et un peu de nostalgie pour les plus anciens qui la redécouvre faisant ressurgir bien des souvenirs, rappelant de grands moments d'amitié entre passionnés.
Voir la fumée sortir de la cheminée, la vapeur s'échapper des purgeurs, les bielles s'animer et entendre à nouveau son sifflet résonner dans la campagne, sont des petits plaisirs ressentis près de la Pinguely 101 du C.F. de la Baie de Somme, de la Mallet 403 du C.F. du Vivarais, de la 030 O&K du C.F. des Chanteraines, de la 140C38 du C.F. touristique Limousin Périgord ou récemment de la 040 Vulcan du P'tit train de la Haute Somme.
Ces renaissances menées à bien sont un plaisir autant pour les bénévoles et les salariés qui ont œuvré à leur réussite que pour les financeurs institutionnels ou donateurs privés : tous y ont cru, ne doutant pas un seul instant que la passion puisse soulever des montagnes (ou des locomotives).
Alors continuons à redonner vie à ces belles mécaniques, pour la sauvegarde du patrimoine vivant, des métiers sans nous disparus et pour rendre hommage à ceux qui les ont conçues, fabriquées et soignées durant leur carrière !
Bastien Guibot