Editorial Voie Etroite N°269
Août - Septembre 2015
On y croit... malgré tout.
Tout passionné de chemin de fer français (ferrovipathe et le mot n'est pas trop fort) qui se rend chez nos voisins d'outre-manche ou en Allemagne pour aller voir sur place si les reportages de sa revue préférée ne sont pas exagérés n'en revient pas indemne. Rentré au bercail, complément bluffé par ce qu'il a vu sur les nombreux réseaux historiques associatifs ou professionnels, il ne peut que mesurer l'écart des moyens mis en œuvre avec ceux de notre beau pays. Mais peut-il en être autrement, alors qu'au 21e siècle les chemins de fer français se cherchent : tout TGV, ou trains classiques, ou autocars (non polluants ?), covoiturage ou TGV à la demande (?) sans trop y croire. Et pourtant, vous verrez dans les pages qui suivent que dans le petit de la préservation ferroviaire française on y croit et on a des projets.
On a ainsi pu assister à l'inauguration d'un nouveau chemin de fer à voie étroite en Bretagne pendant qu'un autre est en construction en Picardie, qui accueille ainsi son quatrième train historique.
Dans l'Isère, la réouverture du train de la Mure est programmée avec l'appui de la collectivité propriétaire et l'implication de spécialistes passionnés, tandis qu'en Anjou l'association locale aménage une gare historique qu'elle a pu acquérir et va y transférer ses activités avant de reconstruire la voie qui la desservait.
Dans l'Ardèche, après la formidable résurrection du train éponyme, les aménagements continuent et la remise en service de la Mallet 414 le prouve, tandis que sur le plateau la restructuration de la ligne du Velay devrait lui donner un nouveau départ bien mérité.
Dans l'Est, c'est une ligne militaire qui a été reposée entre deux forts, avec un soucis du détail gage d'authenticité, tandis que dans le Tarn, le petit train va bientôt ouvrir au public un bâtiment d'exposition destiné à mettre en valeur l'importante collection de l'association.
Et nous pourrions passer en revue la quasi-totalité des groupes de préservation car ils ont tous des projets plus ou moins avancés, mettant en jeu des sommes conséquentes prouvant qu'en France, malgré le peu de soutien reçu comparé à ce qui se pratique chez nos voisins, on y croit !
Chaque jour des passionnés se démènent pour présenter au grand public une image positive du chemin de fer, en espérant leur faire oublier la galère des trains (autocars ?) du quotidien du 21e siècle ; soutenez les !
Alain Blondin