Editorial Voie Etroite N°274

Juin - Juillet 2016

Il y a 100 ans... La guerre !

Ici, c'est la Somme, en Picardie. Il y a 100 ans débutait la bataille la plus meurtrière de la Première Guerre mondiale. Plus d'un million de victimes, 50 % de plus qu'à Verdun dont la bataille de la Somme ne devait être qu'une diversion. Impossible ici de passer à côté des traces de cette guerre qui ne laissa rien debout derrière elle. Dans chaque village, un cimetière militaire, un mémorial, un monument… Le plus grand mémorial britannique au monde se trouve à Thiepval, près d'Albert. Plus de 70 000 noms de soldats britanniques et sud-africains disparus sur les champs de bataille de la Somme y sont inscrits. Côté Allemands, le cimetière de Vermandovillers regroupe plus de 22 000 corps. Tout est démesuré, à l'image de l'horreur de cette guerre. On ne peut vivre ici sans avoir conscience de ce qu'il s'y est passé, sans apprendre à respecter et à commémorer le souvenir de tous ceux qui y sont tombés (20 nationalités différentes).

Une grande cérémonie internationale aura lieu le 1er juillet 2016 au mémorial de Thiepval, 100 ans jour pour jour après le début de cette bataille, en présence de représentants de la famille royale britannique notamment. Se souvenir, c'est aussi commémorer et amener le grand public à mieux connaître son histoire.
Du 5 au 8 mai dernier, le P'tit train de la Haute Somme a commémoré les 100 ans de sa ligne à voie étroite, construite pour alimenter le front de la Somme. Pendant plusieurs mois, durant les préparatifs de la bataille de la Somme, un vaste réseau de plusieurs centaines de kilomètres fut construit afin d'assurer un lien logistique entre les stockages de munitions et les lignes à voie normale à l'arrière front, et les tranchées qui devaient tenir coûte que coûte dès le début de l'offensive. Jusqu'à 1500 tonnes de munitions furent transportées chaque jour sur la ligne aujourd'hui pacifique du P'tit train de la Haute Somme. Il fallait donc un événement d'ampleur pour rappeler au grand public, et à nos élus, le rôle important joué par ces chemins de fer à voie étroite. Un récit complet vous sera bien sûr proposé dans le prochain numéro de Voie Etroite.

L'objet de notre passion a bien évidemment une origine funeste. Mais il est de notre devoir de le faire vivre, comme d'autres témoins de cette barbarie, qui ne fut malheureusement pas la dernière. On doit jour après jour en mesurer l'importance historique et ne pas oublier ceux qui, il y a 100 ans, auraient payé cher pour ne pas faire le voyage.

David Blondin

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