Editorial Voie Etroite N°276
Octobre - Novembre 2016
Avoir 45 ans, et après...
Alors que le P'tit train de la Haute Somme vient de fêter dans la joie ses quarante-cinq ans, imité par son cousin de la Baie de Somme né trois semaines après lui (voir les reportages dans le n° 275), les plus curieux de nos lecteurs pourront plonger dans leur collection de Voie Etroite (et la compléter à l'occasion) pour revivre le long chemin parcouru par leurs équipes bénévoles et passionnées, afin d'atteindre cet âge respectable dans la préservation ferroviaire. Ils constateront alors qu'il ne s'agit pas d'un long chemin (de fer) tranquille, tant les problèmes à résoudre au quotidien sont nombreux ; en fait, les mêmes que pour des exploitations professionnelles. Il faut sans cesse composer avec les femmes et les hommes, la technique qui nous joue parfois de vilains tours, les finances qui ne sont pas toujours disponibles au bon moment et l'administration ou les collectivités de moins en moins réceptives à la particularité de nos activités. Mais, une fois ces “petits détails “ maîtrisés par ceux qui ont accepté de les régler bénévolement au jour le jour, la satisfaction est grande pour tous de voir que “ça roule”, que le train de leur passion est prêt au départ… avec des voyageurs curieux et enthousiastes. A ce moment-là seulement, on peut se poser la question de la forme des “moustaches” de l'autorail ou de la couleur des bandages, pour le plaisir des photographes : la boucle est bouclée ! Aucun des pionniers des années 1960/1970 n'imaginait, en se lançant dans cette aventure, avoir autant de problèmes à résoudre dans le cadre de leur passion. C'est parce qu'ils étaient passionnés, qu'ils étaient persuadés de réussir, au point de convaincre les plus incrédules. Tous n'ont pas réussi, mais 45 ans plus tard, d'autres sont décidés à se lancer dans cette aventure, avec les contraintes du 21ème siècle… que nous devrons maîtriser afin de fêter bientôt nos cinquante ans, comme d'autres avant nous. Grâce au renouvellement (rajeunissement ?) et au développement d'équipes soudées, afin de préserver l'indispensable dynamisme qui est l'essence même de notre passion, nous réussirons : Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait ! (Mark Twain) Une étape vient d'être franchie, mais l'aventure continue et les problèmes à résoudre seront toujours aussi nombreux : ne laissons donc pas retomber la pression !
Alain Blondin
Président de l’APPEVA