Editorial Voie Etroite N°280
Juin - Juillet 2017
En marche...
L'Association du Musée des Transports de Pithiviers a annoncé courant mai que la 130T Cail n° 77 ex-CFD Charentes construite en 1895, ainsi que la voiture salon ex-POC construite par Blanc-Misseron en 1904, toutes deux à voie métrique, allaient quitter ses murs. Ces deux véhicules, propriété de la FACS et hébergés à Pithiviers depuis plusieurs décennies, rejoindront la ligne des Voies Ferrées du Velay avant la fin juin.
Cette annonce en a fait grincer certains et réjouit la plupart. Bien que superbes et historiques, ces deux véhicules n'ont pas d'autre histoire à Pithiviers que leur hébergement depuis plus de 40 ans. Et surtout ils sont, de par leur écartement, condamnés à rester statiques sur ce haut lieu de l'histoire de la voie de 60 cm.
Les préservations des années 60/70 ont dû répondre à des problématiques de mise à l'abri qui n'étaient pas forcément rationnelles. Il fallait ici garnir un musée naissant, initié par la FACS et l’AMTUIR, et cette solution temporaire s'est alors ancrée dans la durée.
La nouvelle équipe de l'AMTP a choisi de recentrer le musée sur le matériel à voie de 60 cm qui constitue l'essence même de cette ligne-musée. C'est un choix que l'on doit comprendre. En débutant une nouvelle carrière sur une ligne à voie métrique, un nouvel avenir, vivant celui-là, pourra s'écrire pour la Cail et la voiture-salon. Une remise en service de cette locomotive est d'ailleurs en projet. Cela permettra de plus à l'AMTP de présenter dans son musée de nouveaux véhicules restaurés, plus en rapport avec l'histoire de ce réseau d’origine betteravière.
Alors au risque d'en frustrer certains, un musée qui se veut vivant doit-il s'enfermer dans son passé ? Présenter les mêmes véhicules pendant des décennies aide-t-il à renouveler les visiteurs ? Certes les amateurs sont contents mais cela permet-il d’équilibrer un budget ?
Les moyens muséographiques de nos associations sont limités, renouveler les présentations est une possibilité peu onéreuse. Tout au plus au prix d'une restauration statique, si la remise en service n'est financièrement pas possible pour l’instant.
Ne sera-t-il pas plus intéressant pour l'amateur en question de voir un jour la Cail donner de la voix sur le Haut Vivarais ?
Il y a des questions qui reviennent régulièrement et certaines mentalités qui évoluent péniblement…
David Blondin