Editorial Voie Etroite N°283
Décembre 2017 - Janvier 2018
Soutenir, professionnaliser, pérenniser...
Alors que la plupart de nos chemins de fer historiques atteignent leur demi-siècle d’existence grâce à l’initiative de passionnés rassemblés en association à but non lucratif dans les années 60-70, il est heureux de constater que des collectivités les soutiennent pour en assurer l’avenir.
Il en est ainsi de la relance du C.F. du Vivarais, devenu Train de l’Ardèche, de la réouverture du C.F. de la Mure qui se profile ou la reconstruction en cours de la voie ferrée Noyelles-Le Crotoy du C.F. de la Baie de Somme, nécessitant à chaque fois des sommes conséquentes justifiées par l’intérêt économique local de ces exploitations ferroviaires.
Car le dynamisme reconnu des équipes bénévoles à qui l’on doit les initiatives de préservation du patrimoine que constituent les véhicules, certains classés parmi les monuments historiques, présents sur les lignes touristiques ou dans les musées, ne suffit pas à répondre aux besoins actuels de telles exploitations. La réglementation, heureusement mise en place au 21e siècle, oblige à des tâches administratives de plus en plus lourdes pour les bénévoles dont les motivations sont toute autre et pose des problèmes de recrutement au sein des équipes de relève, indispensables pour l’avenir.
Mais qu’on ne se méprenne pas, la gestion et l’animation d’un chemin de fer touristique et/ou historique ne peut être confiée qu’à des gens responsables ; capables de se comporter en professionnel et de respecter les règles de sécurité élémentaires, ainsi que le public qui visite nos installations.
Répétons-le ici, alors que le mouvement de préservation ferroviaire sollicite le soutien financier des collectivités pour assurer son avenir, il ne peut être question de “jouer au train” sous prétexte de bénévolat. Ce débat n’est pas nouveau, mais au moment où une nouvelle génération de passionnés doit assurer la relève et gérer les acquis, il est important que chacun réfléchisse aux moyens à mettre en œuvre pour assurer leur pérennité.
Alain Blondin