Exploiter un chemin de fer n'est pas chose facile, fusse-t-il touristique et associatif. Et les choses ne se simplifient pas. L'administration, même quand elle est raisonnée et à l'écoute (si, si, cela existe), restera l'administration. Mais gérer un musée où le matériel présenté est réduit à l'immobilisme n'est pas nécessairement plus aisé. Certes les charges sont moins élevées que dans une structure où il faut maintenir une locomotive à vapeur en service, et les véhicules qui vont avec afin de promener les touristes avides d'un voyage dans le temps avec force escarbilles et secousses. Mais l'attrait de ces mêmes touristes sera certainement moindre devant une rangée de locomotives et wagons statiques ou devant des vitrines remplies d'objet à l'utilisation bien éloignée de leur quotidien. Et comme pour les C.F. touristiques, il ne faut pas compter sur les seuls amateurs ferroviaires pour remplir la caisse.
Rendre un musée intéressant pour le néophyte n'est pas évident ; on aura vite fait de penser à quelques présentations pouvant intéresser les amateurs de telle ancienne compagnie ou les collectionneurs de clous de traverses. Mais là encore, on passera à côté du grand public. Les musées professionnels et internationaux regorgent de nouvelles solutions technologiques, de mises en scène onéreuses et d'espaces multiples (voir l’exemple du Musée du C.F. d'Utrecht en page 31 : Un modèle du genre et un exemple à suivre à n'en point douter.). Mais bien des musées associatifs ne peuvent pas envisager de tels investissements ; il faut donc ruser à moindre coût en espérant ne pas rater la cible du plus grand nombre de visiteurs conquis. De nombreux aménagements, ludiques par exemple, peuvent se faire à moindres frais ; encore faut-il avoir les bénévoles disponibles et dévoués à cette tâche.
La chose se complique encore quand, en plus du musée, l'association exploite un C.F. touristique. Les priorités vont souvent au matériel en service et aux infrastructures, passage obligé pour une exploitation fiable et sécuritaire. Les activités liées au musée devenant de fait secondaires pour les bénévoles eux-mêmes. Le but est pourtant simple : intéresser les visiteurs, quel que soit leur âge ou leur connaissance du ferroviaire. Et par l'amusement de la découverte des pièces parfois uniques d'un musée, de leur histoire, de leur spécificité technique, réussir à capter leur attention et à susciter leur intérêt pour votre cause. Les idées ne manquent pas car on peut aller les chercher ailleurs que dans le microcosme ferroviaire.
Vous qui allez parcourir la France et le monde cet été, n'hésitez surtout pas à nous raconter vos découvertes. On a toujours plus d'idées à plusieurs !

David Blondin