Editorial Voie Etroite N°315
Avril - Mai 2023
Tout augmente…
Tout comme les familles, les chemins de fer touristiques sont touchés de plein fouet par les augmentations répétées de ces dernières années. La crise sanitaire, puis la guerre revenue aux portes de l'Europe, tout semble bon pour augmenter les factures… et les profits.
Et pour faire vivre notre patrimoine, il faut des matières premières, de la ferraille pour le matériel roulant, les rails ou les bâtiments, du bois pour les aménagements, les rénovations de wagons et voitures voyageurs, et bien sûr des combustibles, fuel et charbon. L'électricité n'est pas en reste et le sujet devient vite dramatique selon le contrat de fourniture.
Alors on peut, bien sûr, augmenter les tarifs d'entrée de nos musées et chemins de fer touristiques, afin d'équilibrer les budgets. On y est d'ailleurs contraints, même si cela reste raisonnable et proportionnellement bien en deçà de l'augmentation des dépenses. Car comment continuer à attirer les visiteurs, dans une période où la fréquentation a déjà été mise à mal les années passées, si l'on augmente les tarifs ? La clientèle étant elle-même touchée par ces augmentations et, quand il faut faire des choix, les loisirs sont bien souvent le premier poste de dépenses à subir des restrictions.
Pas de recette miracle malheureusement (je sens que certains sont déçus…), mais plus de travail et de créativité pour attirer le public autrement. Vaut-il mieux augmenter les tarifs pour retrouver un peu de marge ou conserver des billets attractifs pour augmenter la fréquentation, et donc les recettes ? Cruel dilemme… L'organisation d'événements spéciaux qui peuvent justifier d’un billet d'entrée plus élevé peut être une solution pour gonfler un peu les recettes. Si on offre une prestation de qualité, les visiteurs ne rechigneront pas à payer un peu plus. Mais il faut savoir se renouveler et ce ne peut être que ponctuel. Disons que cela permet à minima de limiter la casse, et dans le meilleur des cas ce sera une bonne publicité qui développera la clientèle. Dans tous les cas, cela demande une plus forte implication des ressources humaines. L'argent étant paraît-il le nerf de la "guerre" ; Il est surtout une composante source de beaucoup d'occupations dans nos structures associatives et professionnelles. Car la première ressource, c'est l'humain, tant du côté visiteurs que du côté personnel, qu’il soit bénévole ou salarié !
David Blondin