Editorial Voie Etroite N°321
Avril - Mai 2024
Passionné de trains en 2024 ?
Pour ceux qui, comme moi, sont nés au milieu du 20e siècle ; une époque où toutes les filles avaient une poupée à Noël et les garçons un train (mécanique ou électrique) à l’échelle 1/43e, la passion des trains était facile à acquérir dès le plus jeune âge. Personnellement j’ai dû recevoir ce sublime cadeau, constitué d’un coffret Hornby comprenant à l’échelle Zéro un ovale en 3 rails, un transformateur 220/20V, une BB 8100 et 2 wagons marchandises dès mes 7 ans. Mais, fils d’un cheminot en service dans une gare de la ligne Abancourt-Le Tréport, je ne vois pas ce que le Père Noël aurait pu m’apporter d’autre ? La passion pour les trains, tous à vapeur à cette époque, qui passaient ou s’arrêtaient devant la maison ne m’a quitté que quelques années pendant l’adolescence ; pour revenir vers mes 18 ans quand j’ai postulé pour un job d’été à la SNCF. N’ayant pas réussi à y faire carrière (?), j’ai rejoint en 1971 "l’association du P’tit train de Cappy" et le monde des bénévoles passionnés de trains. Depuis 53 ans, je consacre la totalité de mes loisirs aux trains ; en compagnie d’autres passionnés venant de milieux familiaux différents, la majorité d’entre eux extérieurs au chemin de fer. Nos motivations sont toutes différentes, notre passion commune ayant des origines diverses, mais nous avons tous choisis d’exploiter un vrai train, pendant que d’autres les font rouler en modèle réduit ou les poursuivent pour les photographier. Mais la référence pour tous c’était le grand train et pour les plus âgés d’entre nous à vapeur, dont les locomotives ont roulé jusqu’en 1972/74. Pourtant chaque année d’autres passionnés nous ont rejoints, chacun avec leur motivation personnelle, alors que le chemin de fer évoluait de plus en plus vite (l’arrivée du TGV). Pour la nouvelle génération du 21e siècle (celle qui n’a pas eu de train à Noël), nous sommes donc devenus le modèle, pour ceux qui rêvent de conduire un train ; en s’intégrant à une équipe d’autres passionnés qui sont tous prêts à partager leurs connaissances et leur expérience. Et c’est heureux, car il est important qu’en 2024, pour assurer la relève dans nos associations, que la passion des trains existe encore ; malgré ce qu’est devenu le grand chemin de fer avec ses TGV et ses automotrices : Même les photographes n’ont plus grand-chose à se mettre dans le viseur !
Alain Blondin