Du moins c'est ce que l'on pourrait se dire. Car il est vrai que mis à part le matériel ferroviaire encore en service, et pour lequel la question de la préservation ne se pose pas encore, tout ce qui est connu a déjà été préservé, que ce soit par des associations ou des particuliers. La préservation est même la raison d'être des structures associatives. La plupart ayant été créées à une époque où les actions de sauvegarde étaient nombreuses et urgentes ; Les ferrailleurs attendaient au coin de la rue ! Les années ont fait que certains véhicules ont changé de main ou de lieu d'accueil. La raison ayant parfois suivi la fièvre du sauvetage.
Il n'y aurait donc plus de matériel à préserver aujourd'hui... Pourtant, sous des formes diverses, il y a parfois des actions à mener, des opportunités à saisir.
Commençons par l'exception, le véhicule oublié que finalement personne ne connaissait et qui ressurgit 60 ans après. Ainsi le P'tit train de la Haute Somme a pu sauvegarder l'an dernier, grâce à un heureux signalement, un couvert à essieux Decauville à voie de 60 cm oublié dans un bois du Soissonais. Totalement improbable ! On peut aussi rêver de retrouver une locomotive Péchot perdue dans un hangar militaire ou dans un fossé du fort d'Uxegney. Il ne faut jamais dire jamais paraît-il ! Pour le matériel à voie normale, c'est déjà plus difficile à "perdre"...
Un autre exemple récent est la "découverte" par les amateurs du genre de matériels qui furent en fait préservés il y a plusieurs décennies et puis soigneusement "oubliés" par leur propriétaire. Ainsi la "Collection X" de Phyllis Rampton au Royaume Uni, longtemps abritée à l'écart des regards et sujet à de nombreuse spéculations, est révélée peu à peu. Une sorte de sauvegarde à retardement... Certains véhicules sont maintenant exposés dans le musée du Vale of Rheidol Railway au Pays de Galles, avec déjà quelques projets de remises en service !
Enfin, un autre exemple pourrait être le matériel déjà préservé, mais aujourd'hui en situation de péril pour diverses raisons. Alors une nouvelle "préservation" est nécessaire, si possible selon l'intérêt et le potentiel du matériel en question. Le CEF Nord à Denain fait actuellement face à une situation de ce type avec la contrainte par la municipalité de libérer une partie des terrains occupés. De nombreux véhicules issus des mines du Nord et du Pas-de-Calais ont un intérêt historique indéniable, mais leur sauvegarde n'est malheureusement pas si évidente. Une équipe a repris les rênes du CEF Nord pour mener au mieux ce travail, souhaitons leur bon courage.

David Blondin